Dans cet extrait de l’interview vidéo de mon invité : Karine Minidré va nous évoquer son parcours sur le jeu de société. Elle va nous expliquer comment elle en est venue au jeu, comment elle a créé sa société d’événementiel et enfin nous parler de son jeu « La police des Émotions » qui est absolument extraordinaire. Elle me l’avait présenté lorsque nous nous étions vus à Cannes et je l’avais trouvé génial.
Transcription de l’interview :
Laurent Brugière : Merci Karine d’avoir accepté cette invitation, peux-tu te présenter ?
Karine Minidré : Merci à toi Laurent ! Je suis Karine Minidré, j’ai créé le JOK’Cœur mon entreprise à jouer il y a maintenant onze ans. Le concept est d’utiliser le jeu comme vecteur de rencontres et d’interaction entre les individus.
Ce qui me passionne avant tout ce sont les gens et la relation et j’ai observé que le jeu était le vecteur le plus puissant pour faire interagir les gens. De ce fait j’utilise en toute conscience le jeu à des fins d’émancipation, de partage, de rencontre et de valorisation des compétences, avec pour finalité de créer du lien.
LB : Tu dis être en train d’élaborer des prototypes, mais cela fait un moment que je vois tourner ton prototype. Finalement, le prototype est-il en phase finale ? Quelle est la suite ?
KM : La police des Émotions est une grande aventure.
L’année dernière j’ai rencontré des étudiants en école d’imprimerie et d’arts graphiques à Nantes qui se nomme Graphipolis et justement les étudiants cherchent de vrais projets à mettre en œuvre dans le cadre de leurs projets de fin d’études.
Je leur ai donc soumis « la Police des Émotions » qu’ils ont prototypé et designé de façon sublime. Ils ont trouvé une solution de fabrication à grande échelle, soit en Chine soit en Lituanie et nous étions plutôt partis sur la Lituanie.
Très récemment, en fin décembre, les Lituaniens m’ont informé qu’ils décidaient de ne pas produire [le prototype] en série, car il était trop complexe au niveau du packaging et au niveau de la fabrication. En effet, il y avait des problématiques relatives à l’assemblage qui est effectivement très compliqué.
Maintenant, je fais appel à un professionnel, Stéphane Rollot, qui est mon graphiste designer et spécialiste du packaging. Il est en train de modéliser et a déjà avancé sur une boîte. L’idée est d’optimiser la production et les matériaux afin qu’il y ait moins de collage. Nous essayons de remplacer les aimants et de trouver des solutions avec les potentiomètres. Nous avons un premier modèle qui est à peu près abouti, nous sommes en train de réaliser la maquette que je vais soumettre à un maquettiste PLV afin de trouver des solutions techniques.
Pour développer un jeu, il faut être à l’écoute de soi et clarifier vers qui et vers quoi on veut aller.
Karine Minidré
LB : Aurais-tu un super conseil en or à proposer à tous les entrepreneurs débutants qui nous regardent, qui voudraient lancer leur jeu et développer leur activité un peu comme toi ?
KM : Et bien j’ai envie de dire croyez en vous premièrement.
Je pense qu’il faut vraiment être très à l’écoute de soi d’abord et bien clarifier vers quoi on veut aller et qu’est-ce qu’on veut faire. Il faut également bien s’entourer. Il faut que le modèle économique que l’on va choisir soit en cohérence avec ce que l’on vit, il faut donc bien identifier ce que l’on va faire concrètement et puis après il faut foncer. Cela peut être un peu effrayant, c’est très chronophage, c’est sûr qu’il faut quand même s’attendre à y passer un peu de temps et donner pas mal d’énergie. Mais mon conseil est vraiment de croire en soi, d’être vraiment sur cette notion d’envie, de plaisir. Si l’on ne se fait pas plaisir à soi-même et si l’on ne croit pas en son projet, c’est un peu mal parti.
Ensuite, il faut bien vérifier toutes les informations que l’on reçoit des uns et des autres, y compris des experts. Il faut toujours bien vérifier et être au plus près de ce qui se fait parce que c’est nous qui signons au final.
Il faut vraiment se faire plaisir et ne pas compter ses heures en termes de prospection. J’ai remarqué que donner de son temps, faire jouer et donner à voir ce que l’on fait ce n’est jamais du temps perdu, ça permet de se créer un réseau, ce qui est fondamental.
Pour activer son réseau il y a cette notion de bien-être et de plaisir. Si vous êtes dans un plaisir de faire et dans la joie parce que c’est ce qui vous anime, le réseau se fait beaucoup plus facilement, on se fait beaucoup plus de contacts et on fédère plus que lorsque l’on est éprouvé par un projet.
Le jeu est vraiment le vecteur le plus puissant pour aborder de manière douce des sujets très graves et très importants
Karine Minidré
LB : Je suis entièrement d’accord avec toi, c’est tellement plus simple d’entamer une conversation avec quelqu’un que l’on ne connaît pas pour créer du réseau et dire « J’ai une activité X, dans l’immobilier par exemple et j’aimerais fédérer les gens autours du jeu », le jeu permet justement cela, comme tu l’as dit au départ lors de ta présentation.
Un dernier petit mot avant de nous dire au revoir ?
KM : Et bien déjà merci à toi Laurent !
Je veux transmettre tous mes encouragements à toutes les personnes qui te suivent et les encourager à continuer à produire et à créer. Nous sommes vraiment dans un changement d’époque, il y a un changement de civilisation et un changement de paradigme justement sur les approches et les compétences psychosociales. Aujourd’hui en management on parle des « softs skills » [compétences « douces »], on est vraiment autour du relationnel et le jeu est vraiment le vecteur le plus puissant justement pour travailler ces compétences-là. Il permet d’aborder des sujets très graves et très importants, mais de façon un peu plus light, un peu plus douce. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde sur le marché donc vraiment je vous encourage tous à continuer à créer et à vous faire plaisir.
L’interview intégrale de 43 minutes est uniquement disponible aux abonnés de la Formation « Créez VOTRE jeu de société ».
