Partagez cet article sur :

Dans cet extrait de l’interview vidéo de mon invité : Arthur Viennot va nous présenter Dégloblinade, le jeu qu’il a créé. Il va aussi nous parler du jeu de société en général et comment il en est venu aux jeux de société.

Transcription de l’interview :

Laurent Brugière : On se retrouve avec Arthur qui va nous présenter son jeu de société. Au-delà de la présentation du jeu, il va surtout nous expliquer comment il en est venu aux jeux de société et qu’est-ce que vous, ça peut vous apporter la création de jeux. Quelles transformations vous pouvez obtenir.

Bonjour et bienvenue Arthur. Je te remercie d’avoir accepté l’invitation. Tu vas nous parler de Dégoblinade.
Alors pour ceux qui n’ont pas suivi, on se connaissait avec Arthur parce que tu étais venu présenter ton premier prototype de Dégoblinade dans l’association ludique de Clermont-Ferrand (Ludika’fée).
De là, tu as pu faire évoluer ton jeu dans l’association. On s’est retrouvés ensuite au festival international des jeux de Cannes (FIJ) en 2017.

Arthur Viennot : C’est ça. Où j’avais été sélectionné au Protolab (ateliers et animations dédiés aux auteurs de jeux).

LB : D’où t’est venue l’idée en fait ?

AV : Alors au début, c’était un jeu pour les enfants, avec des couleurs, où ils pouvaient faire des paires de couleur dans leurs mains. Ils devaient avoir la même couleur sur leurs dés, est à ce moment-là vous pouviez la poser sur la table. C’était un jeu à collectionner. Puis le jeu a beaucoup changé. Parce qu’à l’époque, j’étais animateur, et donc le jeu a dérivé doucement vers la confrontation des gobelins. Puis c’est devenu de plus en plus arbitraire et cruel. D’où le terme des « gobelins » ! Ça colle bien au thème.
Après c’est devenu un jeu d’affrontement.

LB : On va l’ouvrir là pour ceux qui nous regardent [déballage de la boîte de jeu]

Couverture de la boîte de jeu Dégoblinade

AV : Rapidement sur le matos : il y a des cartes avec la petite aide de jeu.
On a cinq gros dés, des dés personnalisés. Et on a les dents, les points de vie qu’il faut bien garder.

LB : Ça ressemble à des petites gemmes blanches. Donc, au tout départ, dans tes tout premiers protos, tu n’avais pas forcément ça ?

AV : Non. J’avais des billes plates qu’on trouve dans les (magasins) Gifi.
Pareil, les dés, je les avais achetés sur Tout pour le jeu. Ils étaient plus petits. Et je collais à chaque fois des autocollants dessus.

LB : Ah ouais, tu récupérais les dés d’autres jeux ?

AV : Oui, au début c’était ça ! Je collais des gommettes.

LB : Et tu recommençais ainsi, jusqu’à ce que tout l’équilibrage soit nickel.
Comment la création de jeux a transformé ta façon de voir les choses, la façon de réagir avec les gens ?

AV : La première transformation que j’ai eue, c’est la coopération. Parce que, avant de présenter un jeu, par perfectionnisme, je voulais que le jeu soit illustré. Donc j’ai lancé un appel (sur un site de bande dessinée) :

Voilà, j’ai un jeu de société, il est pas mal, ça parle de gobelins. Est-ce qu’il y aurait des gens qui seraient prêts à me faire des dessins… Gratuitement, parce que je n’ai pas d’argent.

J’ai été étonné du nombre de réponses qui sont arrivés et c’est là que j’ai rencontré Krzysztof Suchecki, alias KRZ, qui est l’illustrateur.
Donc avec lui, on a travaillé les gobelins et il m’a fait plein d’illustrations. En fonction des illustrations qu’il me faisait, les cartes pouvaient évoluer, changer de pouvoir, etc. Ça a été vraiment une grosse collaboration. Donc je dirais que l’une des premières choses, c’est apprendre à collaborer avec les gens.

LB : Est-ce que ça a été finalement facile ou difficile pour toi de récupérer les bonnes idées, des mauvaises idées, pour les intégrer à ton jeu ?

AV : Ça a été difficile en fait. Parce que des idées il y en a plein. Donc tout le monde a envie d’amener telle ou telle chose, et il faut trier. Le tri c’est quelque chose de difficile. […]

LB : Est-ce que tu avais cette facilité à communiquer avec les gens où tu l’a acquise pendant la création de ton jeu ?

AV : Alors je me suis lancé en temps réel, j’ai découvert plein de trucs sur le coup et il y a un effet un petit peu boule de neige où on plonge dans le bain d’un coup. À Cannes (au festival des jeux), c’est très très intense. Pendant 3 à 4 jours, on est à fond. On dort presque pas et on partage ça et voilà c’est un rythme très soutenu. Donc j’ai plein de prototypes qui sont en cours. Notamment un qui s’appelle Sparky.

LB : Voilà tu nous le montre. Donc ça c’est le nouveau prototype…

AV : Il est vraiment bien fini. Parce que c’est pareil, j’ai rencontré une illustratrice, qui s’appelle Marine. Et du coup elle m’a fait le plateau, elle m’a fait des pions.

LB : Ça se voit pas forcément à la caméra mais… Ça commence ça s’appelle, ce médium ?

AV : Je ne sais pas ce que c’est. Une plaque de plastique ?

LB : C’est du PVC 5 mm.

AV : C’est très épais.

LB : Et j’ai bien aimé ton astuce. Je pense que ça va beaucoup vous intéresser. Il faut savoir qu’il (le plateau de jeu) a été imprimé directement sur la surface. Et combien ça t’a coûté ?

AV : Alors moi ça ne m’a pas coûté grand-chose. Ça m’a coûté deux bouteilles de bière et un « merci ».

LB : Donc on peut s’inspirer, c’est l’objectif, c’est un peu ça aussi. De toute façon, les mécaniques on les connaît toutes. On va prendre pêle-mêle peut-être deux ou trois mécaniques grand max et s’inspirer de jeux pour
reconstruire le nôtre…

Créer un jeu, c’est un peu comme la cuisine : tout le monde connait les ingrédients. Il faut juste trouver le petit truc le différencie !

Arthur Viennot

AV : C’est un peu comme la cuisine, quoi ! Quand on fait un gâteau, on met de la farine, des œufs…
Toujours avec les mêmes ingrédients : des cartes, des dés. Alors après, c’est bien aussi de trouver un petit truc qui le différencie, mais c n’est pas toujours simple.

LB : Vois-tu le jeu comme une passion qui t’épaule dans ton activité actuelle ?

AV : Non. Je sépare vraiment. Parce que j’ai envie que le jeu reste une passion. Après j’aimerais bien que le jeu soit professionnel, mais c’est très compliqué.

LB : Tu aurais un dernier petit mot ?

AV : Si vous avez envie de faire un jeu, c’est vraiment une belle expérience et faites-le. Essayez ! Et vous verrez, c’est un monde bienveillant et on vous ouvrira plein de portes.

LB : Merci Artur, merci beaucoup.

L’interview intégrale de 22 minutes est uniquement disponible aux abonnés de la Formation « Créez VOTRE jeu de société« .

Partagez cet article sur :

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée